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Dix ans après la première étude, l’Institut et le Point d’Information Transgenre ont présenté en décembre 2018 les résultats de la seconde étude « Être une personne transgenre en Belgique, dix ans plus tard ». L’étude fait le point sur la situation juridique et sociale des personnes transgenres en Belgique et leurs expériences en termes de discrimination.

Vivre selon l'identité de genre

En 2017, davantage de répondant·e·s vivent toujours ou presque selon l’identité de genre ressentie : 70%, contre seulement 50% des répondant·e·s en 2007. Les jeunes font leur premier coming out beaucoup plus tôt, à 17 ans au lieu de 30 ans pour les générations précédentes. Les personnes transgenres sont également de plus en plus nombreuses à modifier officiellement leur prénom et l’enregistrement du sexe, grâce notamment aux améliorations de la loi en 2017. Ces résultats positifs montrent que les personnes transgenres vivent leur identité de genre ressentie plus ouvertement qu’il y a dix ans.

TRAVAIL

Le taux de chômage en 2017, comme en 2007, reste très élevé chez les personnes transgenres (11%) par rapport aux chiffres de la moyenne belge (8% en 2016). Près de 8% des répondant·e·s ont préféré quitter leur travail en raison des réactions des collègues ou de l’employeur·euse ou pour éviter ces réactions. Plus d’un quart des répondant·e·s ont été découragé·e·s de poser leur candidature ou de continuer à le faire.

discrimination

Ne pas être appelé·e par son prénom, devoir faire face à de la curiosité déplacée ou à une atteinte à sa vie privée, être critiqué·e sur son apparence, ses idées ou ses comportements, en raison de son identité de genre, sont les formes les plus fréquentes de discrimination auxquelles les personnes transgenres sont confrontées au quotidien. Parmi les répondant·e·s, plus d’un·e étudiant·e sur deux a été confronté·e à de la discrimination à l’école, principalement en primaire et en secondaire. Plus d’un répondant·e sur trois a été confronté·e à de la discrimination au travail.

Bien-être

En 2017, près d’un répondant·e sur huit a déjà eu des pensées suicidaires, dont plus de la moitié au cours de l’année dernière, et plus d’un répondant·e sur trois a déjà fait une tentative de suicide, dont un·e sur cinq au cours de la dernière année. Le mal-être ressenti par certain·e·s répondant·e·s est significativement lié à la fréquence des expériences négatives vécues au travail, à l’école, chez le médecin, sur les réseaux sociaux, au sport, etc. Les répondant·e·s ayant vécu de nombreuses expériences négatives rapportent un moins bon état de santé, et évitent plus souvent certains endroits de peur d’être agressé·e·s, menacé·e·s ou harcelé·e·s.

soutien

La famille ou les ami·e·s sont des facteurs de soutien importants pour aider à affronter les expériences négatives et les discriminations dans la société. Mais le soutien de la famille est souvent précaire, et tout le monde ne peut pas compter dessus. Il reste, comme en 2007, un des principaux obstacles pour vivre selon l’identité de genre ressentie, avec le travail et l’opinion des autres. Ces résultats montrent que l’incompréhension est encore fort présente.

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