Violence liée à l'honneur

Définition

Une étude phénoménologique réalisée à la demande de l’Institut et du SPF Intérieur définit la violence liée à l’honneur comme suit :
« Le terme ‘violence liée à l'honneur’ renvoie à un continuum de formes de violences où la prévention ou la réparation d’une atteinte à l’honneur sexuel et familial - dont le monde extérieur est au courant ou risque de le savoir- constitue le motif principal. Il peut s’agir de l’honneur d’un individu, de la famille ou de la communauté. La violence peut émaner ou être soutenue par plusieurs personnes et être tournée vers plusieurs victimes. »

Qui sont les victimes ?

Les violences liées à l’honneur sont considérées sur le plan belge comme étant une violation flagrante des droits humains et des libertés fondamentales, une violence commise principalement à l’égard des femmes et qui se fonde sur des traditions injustes où prime un système patriarcal de la famille. La violence liée à l’honneur peut toutefois également toucher les hommes. Les filles et les femmes se comporteraient par exemple de façon indigne lorsqu’elles passent du temps avec des garçons ou des hommes, lorsqu’elles sont amoureuses d’une personne qui n’a pas été choisie par la famille, lorsqu’elles commettent un adultère ou lorsqu’elles en sont soupçonnées (à tort). Les hommes risquent quant à eux de subir des violences liées à l’honneur lorsqu’ils ne répondent pas au rôle social que la société attend d’eux.

Formes

Généralement, l’une de formes de pression ou de violence suivantes est utilisée afin de protéger ou de restaurer l’honneur : la personne est contrôlée, elle a moins de chances de se développer, elle est maltraitée, battue, elle reçoit des coups de pied, on lui tire les cheveux, on la pousse contre le mur,… La forme la plus extrême de violence liée à l’honneur est le crime d’honneur : la victime est assassinée ou poussée à se suicider. C’est un phénomène assez rare mais qui survient également en Belgique.

Sadia Sheikh

L’affaire Sadia Sheikh, du nom de cette jeune fille pakistanaise abattue par son frère le 22 octobre 2007 parce qu’elle refusait d’épouser le jeune homme choisi par sa famille, est un exemple de crime d’honneur. L’Institut s’est constitué partie civile dans ce dossier. C’était la première fois qu’un crime d’honneur était jugé en Belgique et que le critère du sexe était retenu comme circonstance aggravante. C’était également, selon toute vraisemblance, la première fois qu’une tentative de mariage forcé était punie.

Rôle de l’Institut

Afin de contribuer à l’élaboration d’une politique d’intervention efficace à l’encontre de la violence liée à l’honneur, l’Institut a organisé une table ronde à ce propos le 24 octobre 2013. Cela a débouché sur un certain nombre de recommandations (lien) utilisées dans le projet de nouveau plan d’action national de lutte contre les violences liées au genre. La même année, l’Institut a également publié la brochure intitulée Violence liée à l’honneur. Comment y faire face en tant que professionnel ?.